Plantes médicinales indigènes du Québec

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IMPORTANT : L’Arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie ne peut être tenu responsable des réactions indésirables ou des intoxications survenues liées à la consommation de plantes cueillies dans le quartier. Avant de consommer des plantes médicinales, renseignez-vous auprès d’un professionnel de la santé afin d’avoir son avis. De plus, avant de cueillir, de cuisiner ou d’ingérer des plantes médicinales, assurez-vous qu’elles soient sans risque pour votre santé. Si vous ne connaissez pas une plante ou ne savez pas si elle est comestible, ne la consommez pas. Pour en savoir plus sur les plantes toxiques, référez-vous au Système canadien d’information sur les plantes toxiques


Depuis des millénaires les humains utilisent les plantes pour se nourrir et se soigner. Encore aujourd’hui, l’herboristerie l’utilisation des plantes à des fins officinales est pratiquée par une grande partie de la population mondiale et tente de reprendre sa place en Occident. Le Québec n’y fait pas exception. Dans la province, une variété de végétaux indigènes peuvent être récoltés ou cultivés pour soigner divers maux. Bien que le territoire du sud du Québec soit grandement perturbé par les interventions humaines et peuplé de végétaux provenant d’ailleurs, il est tout de même possible d’en retrouver en ville à l’état naturel ou d’en cultiver dans vos plates-bandes.

Une cueillette judicieuse1

  • Prenez le temps de bien identifier la plante en utilisant son nom latin: vous éviterez les erreurs. Les noms communs peuvent mener à une mauvaise identification, puisque certaines plantes ont le même nom commun ou une même plante peut avoir plusieurs déclinaisons de son nom. Certaines plantes peuvent se ressembler et peuvent donc être confondues. Par exemple, les jeunes feuilles de l’Achillea millefolium (Achillée millefeuille) peuvent ressembler à celles de la Conium maculatum (Ciguë maculée), plante hautement toxique2 causant une détresse respiratoire tant chez les humains que les animaux.
  • Ne cueillez jamais d’espèces menacées ou vulnérables telles que la Verbena officinalis (Verveine simple) et l’Uvularia grandiflora (Uvulaire à grandes fleurs).
  • Cueillez seulement la quantité nécessaire pour vos besoins et respectez la capacité de régénération de la plante ainsi que les besoins de la faune.
  • Respectez la propriété privée et ne cueillez que dans votre plate-bande ou votre carré d’arbre.

Règles de base de l’utilisation adéquate des plantes médicinales3

  • En tant que cueilleur amateur, distinguez les espèces dangereuses de celles qui sont comestibles en se fiant à la disposition des feuilles, des fruits, etc.
  • Au début, être accompagné d’un cueilleur professionnel permet de gagner en confiance tout en s’assurant de la comestibilité des plantes.
  • S’assurer que le lieu de cueillette est exempt de polluants d’origine humaine ou animale. Pour cela, en ville, il peut être judicieux de cultiver les végétaux en bac
  • Choisir le bon moment pour cueillir la plante et ainsi profiter au maximum de ses bienfaits.

Les modes d’utilisation des plantes médicinales 

Il existe tellement de façons d’utiliser les plantes médicinales qu’il est impossible de toutes les nommer. Toutefois, il est scientifiquement reconnu que la meilleure façon de profiter de leurs bienfaits est de les consommer crues. Attention, il faut rester vigilant, car certaines plantes peuvent s’avérer toxiques tout dépendant du mode de consommation (crues, bouillies, etc.) ou même selon le temps de l’année où elles sont récoltées. Un bon exemple est l’Asclepias syriaca (Asclépiade commune ou de Syrie), aussi connue sous le nom de petit cochon. En effet, si elle est consommée crue, la sève de cette plante entraîne de sérieuses complications cardiaques en plus d’avoir d’importants effets laxatifs. Le simple contact des sucs des fruits peut aussi être irritant pour la peau. Cependant, une fois cuite adéquatement, la toxine est éliminée et la plante peut être consommée4. Parmi la même espèce, les individus peuvent présenter une concentration variable de substances selon l’endroit où ils poussent5

Généralement, les plantes médicinales peuvent être infusées, intégrées dans la fabrication d’huiles, macérées ou encore être préparées en teinture-mère. 

Les infusions ou les tisanes sont faites à base de parties de plantes séchées de préférence entières. Elles sont préparées en versant de l’eau bouillante sur la plante et en la laissant tremper quelques minutes seulement. Il est préférable de les consommer la même journée. 

L’extraction dans l’huile des principes actifs permet une utilisation par voie externe de certaines plantes, par exemple pour faire des compresses ou des lotions. 

La macération-décoction permet à certaines plantes fraîchement cueillies de libérer pleinement leurs principes actifs en plus de neutraliser les parasites qui pourraient être présents. Il s’agit de plonger la plante dans l’eau bouillante et de la laisser mijoter. La période de temps nécessaire varie selon la partie de la plante et la coriacité de celle-ci.

La teinture-mère qui consiste en un mélange de plantes et d’alcool a l’avantage de ne nécessiter qu’une petite quantité de plantes en plus de conserver leurs bienfaits. 

 Quelques exemples de plantes médicinales et leurs propriétés 

Voici quelques exemples de plantes médicinales que nous pouvons retrouver facilement en ville. 

À noter que les effets bénéfiques et les usages mentionnés de ces plantes ne sont pas décrits de façon exhaustive. Ceci ne remplace en aucun cas l’avis d’un professionnel de la santé. Les usages évoqués sont plutôt issus de mélanges d’approches, de savoirs traditionnels et de cultures6

 Achillea millefolium, Achillée millefeuille (fleurs, feuilles)

Plante séculaire, utilisée par les Autochtones, elle symbolise la guerre, puisqu’elle a des propriétés cicatrisantes lorsqu’elle est appliquée sur les plaies. L’achillée permet aussi de lutter contre la fièvre et les bouffées de chaleur. Elle peut aussi être préparée en salade.  Activant la circulation sanguine, elle est contre-indiquée pour les enfants et les femmes enceintes. Attention à ne pas la confondre avec la  Cicuta maculata (ciguë maculée) qui est très toxique.

Mentha canadensis sp. borealis, Menthe du Canada (feuilles)

Les Premières Nations consommaient principalement la menthe pour contrer les flatulences, les indigestions et les maux de tête. 

La menthe du Canada a, entre autres, des propriétés analgésique, déodorante, digestive et parasiticide. L’extrémité de la tige (sommité) peut être mâchée en cas de mauvaise haleine ou consommée en tisane pour améliorer la digestion.

Monarda fistulosa, Monarde fistuleuse (fleurs) 

Les peuples autochtones utilisaient la monarde pour aider la digestion ou encore pour soulager les symptômes de la grippe grâce au thymol qu’elle contient. 

La monarde est très aromatique et exprime des parfums de thym et d’origan lorsqu’utilisée en tisane. Crue, la fleur peut agrémenter une salade pour remplacer les fines herbes fraîches.

Plantago major, Plantain majeur (feuilles)

Source:ethnoplants

Le plantain est naturalisé, puisque ses semences ont été transportées avec la venue des colons en Amérique du Nord. En plus de pouvoir utiliser ses feuilles en salade, elle aurait des vertus pour traiter les maladies du sang telles l’anémie et l’hémophilie. Mâchées et appliquées directement sur la peau, les feuilles permettraient d’apaiser les piqûres d’insectes.

Portulaca oleracea, Pourpier gras (tiges, feuilles, fleurs, graines)

Source: Fine gardening

Considéré comme une mauvaise herbe par plusieurs, le pourpier est pourtant délicieux en salade ou ajouté à un smoothie. Il permet d’adoucir les muqueuses inflammées et son suc est hydratant. Une farine peut être obtenue à partir de ses graines moulues.

Solidago canadensis, verge d’or (fleurs et feuilles) 

Elle peut être employée pour enrayer des problèmes d’infection urinaire et pour diminuer les symptômes d’allergie au niveau du système respiratoire. La décoction de fleurs fraîches peut être bue ou appliquée en compresse sur la région affectée.

-Abies balsamea, Sapin baumier (aiguilles, sève)

Pour les Premières Nations, le sapin constituait une ressource précieuse tant pour son écorce que pour ses aiguilles. Aujourd’hui, il est possible de le retrouver en milieu urbain et de cueillir ses épines durant toute l’année. 

Les jeunes pousses sont souvent préférées aux aiguilles matures. Elles contiennent beaucoup de vitamine C, aident à prévenir la constipation et à lutter contre la grippe et la fatigue. 

La gomme de sapin enraye la mauvaise haleine en plus de soulager les maux de gorge et la congestion pulmonaire. Placez la résine sous la langue pour la laisser fondre. 

Rhus typhina, Rhus glabra, Rhus hirta, Vinaigrier (fruits) 

Les fruits du vinaigrier aident à réduire l’inflammation ou la mycose au niveau de la bouche. Une limonade (sumacade) préparée avec de l’eau bouillie, les baies et un soupçon de sirop d’érable peut être préparée pour tonifier le système immunitaire et étancher sa soif durant les chaudes journées d’été.

 

Si le merveilleux monde de l’herboristerie vous intéresse, sachez qu’ il existe plusieurs formations à travers le Québec qui vous initient à la cueillette de plantes sauvages comestibles de façon sécuritaire, encadrée et respectueuse de l’environnement.

 

Ressources :

** Toutes les images sont tirées du site d’Aiglon Indigo sauf celles indiquées.

 1Caroline BROUSSEAU. Espace pour la vie. (2017). Une cueillette sauvage écoresponsable. [En ligne]. https://m.espacepourlavie.ca/blogue/une-cueillette-sauvage-ecoresponsable (page consultée le 7 décembre 2021)

2Gérald, LE GAL et Ariane PARÉ-LE GAL, Forêt. Identifier, cueillir, cuisiner, St-Hubert, les éditions Cardinal, p.232

3Anny SCHNEIDER, Plantes médicinales indigènes du Québec et du sud-est du Canada,Canada, les éditions de l’Homme, p.40

4Gérald, LE GAL et Ariane PARÉ-LE GAL, Forêt. Identifier, cueillir, cuisiner, St-Hubert, les éditions Cardinal, p.22

5FLEURBEC, Plantes sauvages des villes et des champs volume 1, Saint-Henri-De-Lévis, Fleurbec éditeur, p.8

6Anny SCHNEIDER, Plantes médicinales indigènes du Québec et du sud-est du Canada,Canada, les éditions de l’Homme, p.27

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